Veille écriture inclusive, langage épicène, rédaction neutre.
J’ai essayé d’utiliser l’écriture inclusive (je préfère à neutre) dans certains contenus rédigés pour mes client·e·s, et force est de constater que cela n'a pas marché. Ça ne marche pas comme ça. En général, ils et elles se demandent ce que ça vient faire dans telle fiche produit, tel service, telle information, tel mode d’emploi ou autre contenu demandé. Et je comprends car on se retrouve avec des bouts d’inclusion visibles à la surface alors que l’on voudrait qu’ils s’incorporent.
En réalité on la croise rarement cette écriture, sauf quand elle revendique sa place.
Dans mon cas, quand il m’arrive de la voir elle forme comme une pellicule par dessus l’écriture qui vient troubler ma lecture. Je me retrouve à devoir m’identifier, là où je voulais simplement être lecteur comme on dirait être humain.
Des fois plus que d’autres c’est lassant à lire, à faire ; de rappeler le genre dans chaque contexte alors même qu’il ne pourrait être contenu, qu’il dépasse tout contexte, qu'il est. C’est épuisant à la longue. Surtout quand le genre que l’on rappelle est systématiquement le même.
Que se passe-t-il une fois le e, le trice, le se, le fe ou autre inclusion dedans-mais-dehors-quand-même ? Faudrait pour que ça marche apprendre une autre façon de lire. Une façon de lire avec tout déjà dedans. Une façon de lire avec le réflexe d’inclusion déjà dedans. Le réflexe de percevoir tout ce que comprend un mot.
Avant, j’utilisais les parenthèses comme beaucoup je crois. Et puis, j’ai voulu qualifier à chaque fois malgré l’insatisfaisant de toute tentative d’exhaustivité. Me suis arrêtée au féminin et au masculin. Utilisateurs, utilisatrices, chercheuses, chercheurs, petites, petits, grands et grandes, etc. Très vite, à vouloir faire ça je ne rentrais pas dans les gabarits prédéfinis*, j’avais trop de caractères et pas assez d’espace, je ne respectais pas l'encombrement*. Alors je suis revenue à la forme avec ou sans appendice, en me disant que c’était la tête qu’il fallait désencombrer. Libérer de l’espace, des espaces.
Graphiquement, je le trouve beau ce point (quand il est mis en valeur avec le bon mot, será ? Faudrait choisir ses mots ?). Parfois il me fait penser à un bindi ou à une note de musique pointée. C’est par ce bout que je le prends. Par sa forme graphique. C’est beau ce n qui dure et ce e de chacun·e. entouré par ces deux points en biais. Ça rappelle d’autres calligraphies, d’autres partitions, d’autres alphabets. C’est peut-être vers là qu’il faut aller. Je ne sais pas.
En tout cas sur mon clavier, en cherchant à faire le point médian · j’ai soupiré en me disant punaise ça ne devrait pas, en plus de tout, être aussi chiant d’inclure… !
Sur mac : ⌥ alt + ⇧ maj + F (3 touches)
Sur pc : maintenir la touche alt enfoncée, puis taper 0, 1, 8, 3 (5 touches et les mains de Liszt !)
*Le nombre de caractères définis pour un texte ; l’espace à respecter pour un texte dans une mise en page.